Article 5 - Eté

Les Tardigrades dans leur mousse, un an plus tard.

Ils n’ont pas chômé les petits êtres !

Le rythme a été soutenu et aujourd’hui les premières graines ont germées. Le Jardin des Simples et le merveilleux potager accueillent les pollinisateurs, la main verte d’Anna est plus que fiable, elle est douce, elle caresse la terre qui nous offre ses fruits en abondance.

Eva et Rudy ont concentré force et énergie dans les constructions, les rénovations, plusieurs fondations sont en place pour accueillir de nouveaux lieux de vie, de repos, de rencontres, de résidences artistiques.

Comme souvent, les porteurs de projets sont plus rapides que les administrateurs sensés nous apporter des solutions pour avancer.

Rudy a enchainé les réunions, rencontré les élus, les agents de l’administration qui vivent souvent dans un monde de documents, de règlements mais concrètement, ne sont pas plus connaisseurs en ouverture d’une boulangerie, implantation d’une zone industrielle ou création d’un lieu culturel et touristique, alors eux aussi, nous les formons et nous les convainquons.

Dans un premier temps, contre toute attente, notre dossier a été refusé. Simplement suite à une erreur d’un maillon de la chaine administrative. Nous avons donc repris le dossier à zéro. Il en faut de la pugnacité, de la force et de la patience.

Anna a accueilli les presses locales, le projet fait parler de lui, l’idée est belle et ça, nous le savons ! Reste plus qu’à patienter… Encore un peu. Chose très notable et importante, le maire de notre village est bon, il nous accompagne, il croit en notre projet.

La cabane d’Eva s’est élevée, les fondations de la hutte d’Anna aussi, le petit gîte en pleine rénovation, le lieu principal de vie s’aménage.

La prairie humide entretenue, le bois en parti débroussaillé, les ronces laissent place aux orties, qui elles-même enrichissent le sol pour que la nature s’épanouisse. L’automne approche, nous sommes parés, le bois de chauffage est bientôt prêt, les légumes et les nombreuses préparations vont nous tenir tout l’hiver !

Les poules sont aux anges dans leur nouvel habitat, bientôt des nouvelles copines pour un peu plus d’œufs.

Deux petites chattes viennent de nous rejoindre, obligé de gonfler les rangs car les mulots sont en force ici. Même si Sirius fait nous offre des sacrées scènes de ménage. Comme un renard, il bondit, plante la truffe et zigouille les malheureuses taupes.

Nous ne sommes pas seuls chez nous ! En effet, notre piège photo nous a permis d’observer nos amis sauvages : renards, blaireaux, chevreuils, hérissons, faisane de Colchide.

Petite anecdote entre mille autres : Sur le piège photo, au petit matin, de gauche à droite sur l’écran, nous apercevons le renard. Puis, quelques minutes plus tard, dans le même sens de circulation, une de nos poules empruntait le même chemin. Suicidaire ? Curieuse ? Poule viking souhaitant en découdre ? Nous ne savons pas encore, mais la poule est revenue, le renard aussi, pas de sang coulé. Tout va bien.

Nous avons croisé, crapaud noir, salamandre, paon du jour, butineurs en tout genre. Une chouette a survolé, espérons que les chatons ne sont pas proie à un funeste destin. Chauve souris qui virevolte dans la chambre, fait le nettoyage, nous évite quelques piqures supplémentaires, ici aussi, les moustiques font le boulot.

Un gros et magnifique chantier arrive, « la forêt nourricière ». Anna a planté le mât qui matérialise le centre, cet hiver nous planterons beaucoup d’arbres. De quoi manger, de quoi offrir un lieu pour nombreuses espèces, ainsi que des arbres qui tomberont sous la lame pour l’ouvrage.

La vie est douce pour les poètes, elle est rude pour les travailleurs, elle est à contempler pour tout le monde.

Anna CAVALHEIRO